October 14, 2023

Les Collètes

Au début de l'automne, on voit apparaître dans le Paillon des dizaines de petites abeilles, qui s'activent sur les fleurs de Roquette jaune (Diplotaxis tenuifolia) : plus petite que l'Abeille domestique, la Collète ne possède pas de corbeille à pollen, et c'est sur les longs poils de ses pattes que la femelle récolte le pollen pour le transporter à son nid. Le mâle, lui, surveille, et ne participe pas à l'approvisionnement du nid - il ne s'intéresse qu'au nectar des fleurs, et délaisse le pollen.


https://www.inaturalist.org/observations/187382654/

Comme leur langue est également plus courte, les Collètes ne peuvent butiner que certaines fleurs, les moins profondes. L'espèce la plus connue butine les fleurs de Lierre, et apparaît au moins d'octobre, quand sa plante préférée fleurit. Il n'y a pas de Lierre dans le Paillon, et c'est la Roquette jaune qui y est la fleur préférée des Collètes.

Contrairement à l'Abeille domestique, qui vit en essaim, la Collète est une abeille dite solitaire, c'est-à-dire que chaque femelle construit son propre nid, creusé dans le sol sablonneux. Cependant, c'est tout de même une espèce grégaire, qui vit en groupe et apprécie la compagnie de ses semblables, et les femelles ont tendance à se rassembler pour construire leurs nids les uns à côté des autres, pour former de véritables petits "villages", sous la surveillance des mâles.

Posted on October 14, 2023 11:36 AM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

February 6, 2023

Un nouveau Psoque pour la faune française

Rares sont ceux qui connaissent les Psoques : ces insectes, souvent minuscules (inférieur au millimètre pour celui-ci) passent souvent inaperçus, mais ils sont très nombreux, et vivent sur le sol, les écorces, les lichens... et, pour certaines espèces, dans nos placards !

C'est parmi eux que l'on rencontre les plus proches parents des Poux, mais terrestres, et non parasites : les Liposcelis, dont certaines espèces sont surnommées "Poux des livres", ou "Poux des maisons". Ils sont habituellement très pâles, et quasiment impossibles à identifier sur photos, à l'exception de quelques espèces méditerranéennes au patron de coloration en revanche très caractéristique, qui ne laisse aucune place au doute.
C'est ainsi que, le 9 février 2021, une espèce très typique, Liposcelis priesneri, présentant un "collier" blanc permettant de l'identifier facilement, a été vue pour la première fois dans le Paillon, sur une pile de bois morts en décomposition. Or, cette espèce était jusqu'à présent inconnue de France, et n'avait été observée qu'en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient : Italie, Albanie, Grèce, Bulgarie, Macédoine, Chypre, et Iran. Il s'agit donc d'une première pour la France, qui a fait l'objet d'une publication dans la littérature scientifique. Le 3 octobre 2022, après de longues recherches, l'espèce a de nouveau été observée dans le Paillon, de manière fortuite, cette fois sur les galets, sous une rosette de feuilles de Molène à feuilles sinuées (Verbascum sinuatum). L'espèce est donc peu commune, mais bien là !

Le Paillon constitue donc à ce jour la seule station connue où vit l'espèce en France, mais il serait intéressant de la rechercher dans d'autres département, ainsi qu'en péninsule ibérique : ce qui prouve que pour observer, il faut ouvrir l’œil... et chercher !

Posted on February 6, 2023 04:07 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

April 22, 2022

1 000 espèces !


Posted on April 22, 2022 04:27 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 2 comments | Leave a comment

October 4, 2021

Un organisme modèle pour l'étude de l'œil .

les planaires de la famille des Dugesiidae ont la propriété de pouvoir régénérer certaines parties de leur corps, lorsqu'elles sont abîmés, et même de pouvoir faire repousser une tête en cas de décapitation accidentelle.
En particulier, elles possèdent des yeux simples, qu'elles sont capables de faire repousser lorsqu'elles les ont perdus.

La planaire possède un gène de développement nommé PAX6 impliqué dans le développement de l’œil, proche de celui de l'homme et des autres mammifères. Elle est utilisée comme organisme modèle en laboratoire, pour l'étude de la régénération de l’œil.

Deux espèces aux moins cohabitent dans le Paillon, placées dans deux genres différents, Dugesia et Schmidtea. Il n'est pas possible de connaître avec certitude le nombre et le nom de ces espèces sans un examen génétique.

Cette capacité de régénération de l’œil est telle qu'il n'est pas rare, chez les sujets âgés, de rencontrer des individus avec trois yeux, voire quatre...

Posted on October 4, 2021 01:46 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

September 22, 2021

Les élèves de 5°7 rencontrent le plus petit mammifère du monde dans le Paillon

De l'intérêt d'utiliser des pièges non mortels...

Afin d'étudier la faune du sol, notamment les petits prédateurs nocturnes, comme les insectes Carabiques, les Staphylins, ou certaines Punaises, les scientifiques utilisent des pièges au sol, appelés "pièges Barber" (du nom du premier utilisateur qui a décrit la méthode), dans lequel les petits animaux tombent, et se retrouvent piégés, ce qui permet de les observer ensuite. Traditionnellement, ces pièges sont remplis d'un liquide conservateur (comme de l'acide acétique, par exemple), qui tue et préserve les insectes qui tombent dedans, ce qui permet au chercheur de les observer plus tard.

Au Paillon, nous utilisons des pièges au sol pour l'étude de la faune du sol, mais ceux-ci sont vides, donc non mortels : ils présentent ainsi l'inconvénient qu'une grande partie des prises peuvent s'échapper, et qu'une partie de la biodiversité n'est ainsi pas observée, mais permettent également de ne pas tuer les animaux sans nécessité, et de libérer les prises accidentelles, comme par exemple les Lézards des murailles qui tombent fréquemment dans les pièges.

Les pièges avaient été contrôlés lundi matin, mais, suite à la pluie de lundi soir, ils ont été vérifiés à nouveau ce mardi, alors que les 507 étudiaient la biodiversité du Paillon. La plupart étaient vide, mais le dernier contenait un visiteur inattendu.

Non, ce n'est pas une souris ! Même si le nom "souris" peut parfois être utilisé de façon excessive pour désigner n'importe quelle espèce de petit Mammifère... D'ailleurs, le mot "musaraigne" vient du Latin "mus aranea", c'est-à-dire "souris-araignée" : on croyait, autrefois, que la morsure de cette étrange "souris" était venimeuse... En fait, on avait partiellement raison (certaines espèces le sont !), mais c'était purement accidentel. Quant au vieux Français "sorie", qui veut dire "souris", et qui désignait n'importe quelle espèce de petit mammifère, il est à l'origine du nom scientifique Sorex, qui a donné son nom à la famille des musaraignes, les Soricidae.

Cette musaraigne est un Pachyure étrusque (Suncus etruscus), le plus petit Mammifère du monde (le mille-pattes, juste à côté, donne une idée de l'échelle). Un Mammifère probablement pas rare, mais rarement observé, du fait de son activité nocturne, et, bien sûr, de sa taille. Celui-ci mesure un peu plus de trois centimètres.
Avec une si petite taille, le Pachyure étrusque possède un métabolisme extrêmement élevé pour assurer le maintien de sa température corporelle : son rythme cardiaque, l'un des plus élevés du règne animal, peut atteindre 1 200 battements par minute ! Ses besoins énergétiques sont très importants : dormant presque toute la journée, lorsqu'il se réveille durant la nuit, il doit manger de façon quasiment continue afin d'assurer ses besoins. C'est un petit prédateur qui se nourrit principalement d'insectes, et d'araignées. En raison de ce métabolisme très élevé, son espérance de vie est courte (moins de deux ans, dans la nature), et il est particulièrement sensible au stress.

Après avoir été observé par les élèves, celui-ci a été relâché dans son milieu naturel, afin de ne pas accroître le stress de la capture nocturne.

Posted on September 22, 2021 08:50 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

July 27, 2021

Le Bombardier escopette

Les Bombardiers sont de petits (un peu plus de 6 mm) insectes de la famille des Carabes. L'espèce que l'on rencontre dans le Paillon est le Bombardier escopette, Brachinus sclopeta, reconnaissable à la tache orange entre ses élytres.

L'escopette est le nom d'une ancienne arme à feu, ancêtre de l'arquebuse. Les Bombardiers, en effet, doivent leur nom à une particularité étonnante : de nombreuses espèces de Carabiques sont capables de projeter un liquide, nauséabond ou corrosif, pour se défendre en cas d'agression, mais chez les Bombardiers, cette particularité est poussée un peu plus loin. En effet, ils projettent sur leur agresseur non pas une, mais deux substances : une glande produit de l'hydroquinone, et l'autre, du peroxyde d'hydrogène. Juste avant d'être projetés sur l'ennemi, les deux substances sont mélangées dans un organe spécial, où, en présence d'enzymes spécifiques, se produit une réaction chimique, qui entraîne une explosion, et la projection d'un aérosol corrosif à plus de 100°C.

Posted on July 27, 2021 04:07 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

January 7, 2021

La biodiversité des mousses

La biodiversité peut s'observer à plusieurs échelles. Un simple fragment de mousse, poussant dans les fissures du sol, entre les pavés, contient en réalité tout un monde microscopique à observer. Le naturaliste et philosophe niçois, Yves Séméria (1936 - † 2020), spécialiste notamment des Tardigrades, en a d'ailleurs réalisé l'étude.

Les mousses sont en effet capables de survivre à de longues périodes de sécheresse, pour ensuite "revivre" en se gorgeant d'eau à la première humidité. Une foule d'organismes y demeure cachés, sous formes de spores, de kystes ou d’œufs, attendant eux aussi des conditions plus favorables. Lorsque l'on réhydrate une mousse, tous ces organismes se réactivent également, et permettent d'observer, au fil des jours, tout un écosystème minuscule et une biodiversité qui se mettent en place.

Cet écosystème comprend des animaux minuscules, comme les Nématodes, les Rotifères et les plus étonnants, les Tardigrades. Les Nématodes sont de petits vers au corps long et fin. Ils se nourrissent, selon les espèces, d'algues microscopiques, de champignons, ou de petits animaux. Les Rotifères sont également classés parmi les "vers", mais ils sont très différents et appartiennent à un groupe bien distinct. Il en existe de nombreuses sortes très différents. Les Philodines sont les plus courantes dans la mousse. Les Tardigrades sont assez célèbres, pour leur allure, et leurs capacités de résistance. Yves Séméria en a découvert une dizaine d'espèces dans les mousses niçoises. Ces cousins éloignés des Arthropodes (dont les insectes) possèdent quatre paires de pattes et une petite trompe. Leur allure débonnaire et placide, et leurs mouvements en apparence gauches leur ont valu leur surnom d'"oursons d'eau", et leur nom scientifique de Tardigrades, qui veut dire : "qui se déplacent lentement". Les tardigrades sont surtout connus pour leurs capacités de résistance : ils sont capables, en effet, de se déshydrater pour passer les mauvaises conditions sous une forme de résistance, avant de reprendre leur vie dès que les conditions deviennent plus favorables. Plusieurs espèces ont ainsi démontré être capable de survivre à la sécheresse, aux chaleurs extrêmes, à la congélation, aux radiations, et même au vide spatial !

En plus des animaux, il est également possible d'observer de nombreux autres groupes, notamment des microorganismes unicellulaires appartenant à différents groupes, comme les Vorticelles, les Euplotes, les Colpodes, les Héliozoaires ou les Amibes. Les plus grands sont aussi gros que les plus petits animaux, et font partie d'un réseau trophique très complexe qui se met en place dans la mousse.

Posted on January 7, 2021 02:40 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

September 12, 2020

Les élèves de 5°9 ajoutent une nouveau grillon à la liste des espèces du Paillon

Ce curieux insecte a de quoi surprendre, surtout lorsqu'on ne s'attend pas à le voir...


Grillon des Cistes femelle (Arachnocephalus vestitus).

Le Grillon des Cistes (Arachnocephalus vestitus) est un grillon sans ailes à l'aspect étrange, pas tellement rare, mais plutôt discret : son apparence curieuse le rend presque invisible parmi la végétation. C'est d'ailleurs en cherchant à photographier une fleur de carotte qu'une élève l'a découvert par hasard, très surprise de le trouver là.

Après le Grillon provençal et le Grillon bordelais, le Grillon des Cistes devient donc la troisième espèce découverte dans le lit du Paillon.

Posted on September 12, 2020 09:21 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

4 000 observations !

Alors que 2020 aura été une année compliquée, le projet fête ses quatre ans, en franchissant la barre des 4 000 observations, soit une moyenne de 1 000 observations par an, et un peu plus de 650 espèces différentes recensées.


Sympétrum strié

Posted on September 12, 2020 09:08 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment

October 31, 2019

Bienvenue à René Goscinny !

Afin de multiplier encore les observations, et d'obtenir une image toujours plus fidèle de la biodiversité du Paillon, les élèves du Lycée René Goscinny, à Drap, en amont de Nice, se joignent à ceux de Guillaume Apollinaire pour mutualiser leurs observations.

L'occasion d'observer de nouveaux milieux, aux caractéristiques physiques légèrement différentes, comprenant parfois de nouvelles espèces, mais aussi d'observer comment, déjà, la biodiversité se modifie, au cours de ces quelques kilomètres de course du fleuve, sous l'effet de facteurs physiques différents et d'une pression humaine différente.

Bienvenue à eux !

Posted on October 31, 2019 03:06 PM by fabienpiednoir fabienpiednoir | 0 comments | Leave a comment