Le saviez-vous ? Ce sont les chasseurs et pêcheurs qui ont eu le plus grand poids médiatique pour décrier la destruction du vivant, dans les années 1960-1970, surtout dans la région montréalaise. Ils ont vu leurs territoires de chasse et de pêche détruits, ainsi que leurs proies décimées par l’étalement urbain et les autoroutes.
Ici, ce n’est pas un exemple complet, extrait de son contexte, désolé (La Presse, 13 novembre 1975). Je cherche surtout des groupes ou des citoyens qui se seraient opposés à la construction de l’autoroute 40, qui a détruit de magnifiques forêts sur l’île de Montréal. Je ne trouve pas grand-chose…
Bien sûr, je vais trouver des groupes dont l’inquiétude légitime était la destruction de la trame urbaine de certains quartiers et de l’impact néfaste sur la vie des citoyens. C’est un sujet que je laisse à d’autres. On relègue que trop souvent la destruction du vivant (flore et faune) au second plan, et même au dernier plan. Homo sapiens s’inquiète de l’avenir d’Homo sapiens, pour le reste : « On verra ben ! ».
Est-ce ça existait une conscience « écologiste » dans les années 1960 ? C’est l’époque des très gros chantiers, partout ! Autoroutes par-ci, autoroutes par-là… Surtout, on construit aux endroits faciles, qui demandent le moins d’expropriation. Les anciens petits chemins de campagne au fond des terres agricoles se transforment en énorme autoroute ou en boulevard titanesque… On passe souvent de deux voies (très serrées) à six voies, plus les dessertes ! C’est le cas du boulevard Henri-Bourassa, qui est à la jonction entre les terres des paroisses de Rivière-des-Prairies et de Longue-Pointe (pour le secteur du Bout-de-l’Île). Idem pour l’autoroute 40 qui est à la limite des terres de la côte Saint-Léonard et de la côte Saint-François, et plus loin à la limite des terres des paroisses de Rivière-des-Prairies et de Pointe-aux-Trembles (toujours pour le secteur du Bout-de-l’Île).
C’est que les premiers colons conservaient presque toujours une partie boisée dans le « fond » de leurs terres. Que ces boisés formaient une forêt morcelée jusqu’en dans les années 1940. C’est exactement là que l’on a pioché dans les années 1960. C’est exactement dans ces très vieux boisés que l’on a fait passer l’autoroute 40 et le boulevard Henri-Bourassa. Pis de mal en pis, on a laissé se construire l’industrie pétrochimique…
Tout ça pour dire que pour une deuxième année, moi et @tiarelle , nous allons poursuivre l’inventaire des vestiges de la forêt de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. C’est que le territoire est vraiment exceptionnel, et je pèse mes mots. Juste ce week-end, Tiarelle a trouvé plusieurs plantes à statut précaires ou menacées, ainsi que la couleuvre brune ! Même si plusieurs de ces boisés mal situés, trop près de l’autoroute, sont zonés « conservation » au Shéma d’aménagement, les véritables propriétaires sont souvent le ministère des Transports et Hydro-Québec. Qui est responsable du respect du zonage, de l’entretien, de la protection ? Nous cherchons ! Mais il semble que l’on soit dans un flou juridique.
Comme mentionné, je ne trouve pas grand-chose. Est-ce ça existait une conscience « écologiste » dans les années 1960 ? Ici un exemple de 1990…
Beaucoup trop de déchets jonchent ces boisés exceptionnels. Les abords des boisés dans les bretelles d’autoroute sont maquillés de sacs de vidanges. La responsabilité est à qui ? Qui va jeter ses vidanges là ? Mais bonyenne, dans quel monde vivons-nous ? On a tellement peu de respect envers nous-mêmes, qu’on se laisse aller à faire n’importe quoi, n’importe où. Je ne vous parle même pas des campements, des partys et des aires de feux illégaux. Tout ça sur une flore rare, menacée ou en voie de l’être.
On est tellement déconnecté de la nature, on ne sait même pas reconnaitre ce qui est vraiment important, ce qui se doit à tout prix d’être conservé. On parle, parle, jase, jase de « verdissement » à la limite du greenwashing ! La priorité, c’est la CONSERVATION ! Et de la bonne façon !
Ce petit livret numérique est une parfaite introduction pour comprendre l’importance des vestiges de la forêt de Pointe-aux-Trembles : https://bit.ly/3F3dcgZ
Vestiges de la cabane des Poirier, parc Thomas-Chapais, à voir ici sur ma super carte : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1-Qux_fdjwao8-Tvp2lrOD7RWdOb19rct&fbclid=IwAR0UdKcMFkCBiVWhtxhXWhUF3ih5b1f1VlMlbRisO3BYRTojjfmXW78lnQ8&ll=45.607088878543756%2C-73.53624036601198&z=19
Une p’tite publication à ce sujet : https://www.facebook.com/FrancoisPlourdeRenardfrak/posts/518318973809332
Croyez-vous qu’il persiste des vestiges du boisé de la ferme Logan au parc La Fontaine ? À voir ici : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1-Qux_fdjwao8-Tvp2lrOD7RWdOb19rct&fbclid=IwAR0UdKcMFkCBiVWhtxhXWhUF3ih5b1f1VlMlbRisO3BYRTojjfmXW78lnQ8&ll=45.52782618932036%2C-73.56617277669903&z=17
Sources :
Sitwell et Jervois (1869). Contoured plan of Montreal and its environs, Quebec, triangulated in 1865 and surveyed in 1868-9 (Sheet III, Plan VII). https://recherche-collection-search.bac-lac.gc.ca/fra/accueil/notice?app=fonandcol&IdNumber=5789263&q=sitwell&fbclid=IwAR3JGZ0GwU_Wf7nP5C8ZpWSRD7T4Rf-jTFwOkh02nv1g4vQsqkTHww1t-e8
Mahaut, Valérie (2016). Recensement cartographique des anciens cours d’eau de l’île de Montréal et tracé des creux et des crêtes (C3, C4, D3 et D4). Université de Montréal https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/16311
Latour, Roger (2014, 8 août). Arbre remarquable au parc La Fontaine. Site Flora Urbana, Blogger https://floraurbana.blogspot.com/2014/08/arbre-remarquable-au-parc-la-fontaine.html