Magnifique photo aérienne de la Cité-Jardin du Tricentenaire, vers 1954. :) À droite, l’hôpital Maisonneuve*, fraichement inauguré. Ce qui m’intéresse, c’est la forêt morcelée plus au nord, évidemment. À l’endroit du Marché Bonanza, du Village des Valeurs et du Super C sur Jean-Talon, il y a déjà eu un grand boisé mature, vestige de la grande forêt montréalaise. Théoriquement, c’était une érablière sucrée accompagnée de caryers et de chênes. C’était un peu plus au nord que le Boisé-Jean-Milot actuel, juste l’autre bord du ruisseau de la Grande-Prairie. Malheureusement, le Boisé-Jean-Milot ne contient aucune trace de cet ancien boisé, puisque cette zone a complètement été rasée, puis laissée en friche bien plus tard.
L’emplacement de ce grand boisé marécageux de 1954 est à voir ici sur ma super carte : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1-Qux_fdjwao8-Tvp2lrOD7RWdOb19rct&fbclid=IwAR0UdKcMFkCBiVWhtxhXWhUF3ih5b1f1VlMlbRisO3BYRTojjfmXW78lnQ8&ll=45.59573828543571%2C-73.56907060970504&z=17
Dans ce secteur, dès 1795, on modifie le lit du ruisseau de la Grande-Prairie, à voir ici : https://flic.kr/p/2jxvUwK
Source : Archives de la Ville de Montréal (Dossier D1797), à voir ici en très haute résolution https://flic.kr/p/nSkygH
Eh oui, eh oui ! Une deuxième publication avec cette merveilleuse photo aérienne de la Cité-Jardin du Tricentenaire, vers 1954. Je mets maintenant l’accent sur la zone boisée des parcs Francesca-Cabrini et Lady-Alys-Robi ! J’ai calculé : en 1954 les boisés étaient environ 7 fois plus grands qu’aujourd’hui (32,7 hectares en 1954 versus 4,9 hectares en 2023) !
Les boisés du parc Francesca-Cabrini sont les vestiges d’une érablière sucrée accompagnée de chêne rouge. Vous remarquerez sur la photo aérienne de 1977 que le bas de la pente près de la rue Bossuet était dénudé d’arbre. Ces zones se sont végétalisées depuis, mais avec une flore colonisatrice, donc on y trouve surtout de l’orme d’Amérique et du peuplier deltoïde. De l’autre côté de la rue Beaubien, le boisé Lady-Alys-Robi qui était tout de même grand en 1977 a été fortement coupé pour en faire un parc « moderne ». De nos jours, on s’affaire à y replanter des arbres… On essaie tant bien que mal de réparer les vieilles erreurs.
Pour voir ce grand boisé de 1954 sur une carte récente : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1-Qux_fdjwao8-Tvp2lrOD7RWdOb19rct&fbclid=IwAR0UdKcMFkCBiVWhtxhXWhUF3ih5b1f1VlMlbRisO3BYRTojjfmXW78lnQ8&ll=45.58038032255315%2C-73.56008680797042&z=16
J’ai remarqué une mauvaise gestion des déchets verts par les utilisateurs du jardin communautaire Cabrini-annexe. On jette sans discernement des plantes provenant des jardins dans la pente du boisé Francesca-Cabrini. C’est à coup sûr un vecteur de propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE). De la consoude (une EEE) est à envahir le sous-bois. Ce n’est pas parce que c’est vert que c’est « naturel », qu’on se le dise… Ne jetez jamais les résidus de tonte, de coupe ou de jardinage dans un boisé. Mettez tout ça au chemin lors du ramassage de résidus verts par la Ville (voir ce site pour l’horaire des collectes : https://montreal.ca/demarches/connaitre-les-modalites-de-la-collecte-des-residus-verts ).
Sources : 1954 : Archives de la Ville de Montréal (Dossier D1797), à voir ici en très haute résolution https://flic.kr/p/nSkygH ; 1977 : Archives de la Ville de Montréal (VM94-B214-003).
À la trois ! Toujours la magnifique photo aérienne de la Cité-Jardin du Tricentenaire, vers 1954. Mais cette fois, je l’utilise pour illustrer les jeunes boisés marécageux de Louis-Riel. Ça ne semblait pas être des vestiges de la vieille érablière montréalaise. À voir les photos aériennes de 1947, on avait déjà essayé l’agriculture dans ce secteur, mais les terrains étaient sans doute trop détrempés.
D’après Roland Tremblay, vers 1967, il se souvient d’y avoir vu des ormes d’Amérique, des tilleuls d’Amérique, des frênes, des saules, des sorbiers et des sureaux rouges.
Pour la même période, Claude Lamarre se souvient : « J’ai toujours connu le terrain entre Langelier, Galeries d’Anjou, Beaubien et Jean-Talon comme “la dompe”. Je me souviens même d’y être allé avec Rolland Tremblay en mode aventure. Nous étions entrés dans ce qu’on croyait être un vieil autobus scolaire abandonné. En enlevant un morceau de contre-plaqué qui bloquait le pare-brise : surprise ! C’était plein de matériel d'arpentage, de cartes, etc. Un bureau de contracteur ! Il nous a pris sur le fait, on s’est fait sortir de là avec toute une frousse ! 😂 Des plans d’eau, il y en avait beaucoup, marécages, etc. Nous avons eu beaucoup de fun. J’en garde d'excellents souvenirs. »
Justement, un de ces étangs (peut-être un creux marécageux travaillé mécaniquement) est visible sur la photo aérienne de 1954. Il était situé devant l’emplacement actuel du IGA extra et du Starbuck sur la rue Bélanger. J’ai entendu quelques histoires de pêcheurs dans ce secteur… Donc, oui, il y avait peut-être du poisson ! À voir ici sur ma super carte : https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1-Qux_fdjwao8-Tvp2lrOD7RWdOb19rct&fbclid=IwAR0UdKcMFkCBiVWhtxhXWhUF3ih5b1f1VlMlbRisO3BYRTojjfmXW78lnQ8&ll=45.58918416652997%2C-73.56704285968978&z=17
Figure 1 - Comparatif 1947 et aujourd’hui du Jardin botanique de Montréal. Vers 1869, une forêt couvrait en partie ce territoire, à voir ici.